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III

Ô grande âme prisonnière,
Coeur martyr,
C'est l'aigle de ma tanière
Qui t'a montré la manière
De partir.

Pendant qu'assis sous les branches,
Nous pleurons,
Ame, tu souris, tu penches
Tes deux grandes ailes blanches
Sur nos fronts.

Et, du fond de nos abîmes,
Soucieux,
Nous te voyons sur les cimes,
Levant tes deux bras sublimes
Vers les cieux.

IV

Destin! gouffre aux vents contraires,
Aux flots sourds!
Oh! que d'urnes funéraires!
Ma fille, amis, parents, frères,
Joie, amours!

On luit, on brille, un beau rêve
Vous dit: viens!
Et voilà qu'un vent s'élève;
Le temps d'un flux sur la grève;
Et plus ri