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Horace, et toi, vieux La Fontaine,
Vous avez dit: Il est un jour
Où le coeur qui palpite à peine
Sent comme une chanson lointaine -
Mourir la -joie et fuir l'amour. -

Ô poètes, l'amour réclame
Quand vous dites: Nous n'aimons plus,
Nous pleurons, nous n'avons plus d'âme,
Nous cachons dans nôs coeurs, sans flamme
Cupidon goutteux et perclus. -

Le temps d'aimer jamais rie passe,
Non, jamais le coeur n'est fermé.
 
Hélas! vieux Jean, ce qui s'efface,
Ce qui s'en va, mon doux Horace,
C'est le temps où l'on est aimé.

8 mars 1849.

== LIII