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Au nom de ce qui vit, paix à ce qui n’est, plus !
Paix aux vieux codes morts ! . aux siècles vermoulus !
Paix aux religions, quelle que soit l’église !
Paix à ce qui s’en va, que le fantôme lise
Dans les missels latins ou les Talmuds hébreux !
Paix au passé ! pitié pour le soir ténébreux !
Morne, il hait l’avenir qu’il ne doit pas atteindre.
Laissez ce qui s’éteint tranquillement s’éteindre,
Et ne regardez pas de ce côté. Plus d’air,
Plus de soleil, hélas ! le couchant triste et clair
Sur tout le fond du ciel tendu comme un suaire,
Jette dans la masure un reflet mortuaire,
Dessine en noir, au bord du blême soupirail,
La toile d’araignée. enèadrée au vitrail,

Et fait lugubrement trembler dans les charpentes
Des haillons de houx sombre et de ronces grimpantes ;
Le crépuscule passe entre les lourds piliers,
Et blanchit vaguement des dessous d’escaliers ;
Dans l’ombre un rouet file ; à des lueurs de lampe
éclairant quelque étrange ét tortueuse rampe,
Sous des enfoncements de portes, des vieillards
Rêvent, ayant leurs ans autour d’eux en brouillards.

LXVI Vous dont la part est la meilleure,