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LE MANUSCRIT.
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Ils nous reviendront peut-être,
Ils reviendront tous, Jean, Pierre, Tout réjouis. Jacques, Louis…
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XXII. Lueur à l’horizon.
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Le bœuf reprend son joug et l’herbe sa couleur
Le bœuf reprend son joug et l’âme sa douleur…
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XXIV. Bestiarium.
(Autres titres : visite à la ménagerie. — la fosse aux hommes.)
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Penchez-vous ; regardez ces êtres tortueux.
Ce sont les plus mauvais qui sont les plus nombreux. L’aube pleure et recule
Et la terre tressaille à leur pas ténébreux.
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XXIX. L’absolu, l’éternel. Rien après, rien avant…
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Quand un espace Quand un asile s’offre à moi dans la clarté,
L’immensité, c’est là le seul asile sûr. Je regarde avant tout si c’est l’immensité ;
Je crois être banni, si je n’ai tout l’azur. Je veux d’abord savoir où j’entre ; Tout l’espace, c’est là que j’entre. Si je n’ai tout l’azur, je crois être banni ;
Je veux tout le ciel bleu, je veux tout le ciel noir. Par moments je me sens lion, dans l’infini
L’infini par moments me semble à peine avoir J’erre, et je dis à Dieu : mon antre. La dimension de mon antre.
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XXX. Chanson.
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Il est un peu tard pour faire la belle, Ô Liberté, chère aux cœurs assombris !
Mon âme ; joyeuse en mes noirs débris,
Tu m’éblouis, fière et rouvrant ton aile. — Homme,
— Passant, la mort vient, et je lui souris.
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Page 295.XXXII. Tourmente.
(Autre titre : tempête.)
XXXIII. Ma vie entre déjà dans l’ombre de la mort…
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Voyant pour la nature, et pour l’homme Pour les choses voyant, pour les hommes témoin,
Socrate est un voyant ; je ne suis qu’un témoin…
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