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LE MANUSCRIT.

Couplet inédit :

La Soubise est légère,
Vulcain, cocu lanlaire,
Était bossu, bergère,
Et Soubise est gibbeux.
Commère,
Aux champs les bœufs !

Couplet ébauché :

Si l’on en croit Voltaire,
Le diable est bon compère,
Le diable veut la guerre
Rome et lui font la paire.

....................
L’ABBÉ.

Que de beau monde ! On a mal parlé du démon.
Ce Bridaine a fort bien tonné. Grands de la terre !
Écoutez ! Puis tout a défilé, Dieu, Voltaire,
La vierge d’Orléans, Raynal, les mécréants…

Ces quatre vers remplaçaient le dialogue entre l’abbé et le vicomte, publié page 208.

Une importante coupure dans le premier texte. Zabeth lisait tout haut le sonnet, que Gallus brûlait. Mais ce sonnet, qui désignait Zabeth sous son premier nom, devait éveiller ses soupçons. Victor Hugo l’a pensé et a modifié en marge ce passage :

L’ABBÉ.

En hiver des fleurs de serre ! Odeur exquise !

ZABETH. Elle lit.

Lise ! —

Lise ! — Elle s’interrompt. À part.

Lise ! — Comment sait-il que je m’appelle Lise ?

LE DUC GALLUS, à part.

Au fait, c’est imprudent, et Gunich a raison.
Imbécile ! un peu plus je l’appelais Lison !
Hein ! si l’on me voyait sous cette transparence,
Si l’on me devinait ! Je deviens diaphane.
Je serais perdu, diantre !

ZABETH, lisant le sonnet.

 
 … Appas ! flamme, espérance,
 … Oui, j’ose, moi, profane…

Elle s’interrompt.

Un sonnet. Pauvre auteur, reste inconnu ! Je n’ai
Rien dans le cœur pour toi. Meurs avant d’être né.

Elle va pour le déchirer, puis s’arrête et le relit.