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De tous les biens qu’un jour fane
Et dont rit le sage amer,
N’ayant plus qu’une cabane
Au bord de la grande mer,

Songe, assis dans l’embrasure,
Se console en s’abîmant,
Et, pensif, à sa masure
Ajoute le firmament !

Pour cet homme en sa chaumière,
C’est une amère douleur
Que l’adieu de la lumière
Et le départ de la fleur.

C’est un chagrin quand, moroses,
Les rayons dans les vallons
S’éclipsent, et quand les roses
Disent : Nous nous en allons !



II


Le soir qui verse, ô mystère !
Le ciel noir sur le ciel bleu,
Entre l’espace et la terre
Pose une barre de feu.

Le couchant, dorant mon bouge,
Ferme, sur l’ombre où je suis,
Comme un verrou de fer rouge,
La porte énorme des nuits.

Cherchant au ciel des étoiles,
Vous écoutez, matelots,
Ce que le frisson des voiles
Dit au tremblement des flots.