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LE MANUSCRIT
DE
LA PITIÉ SUPRÊME



C’est bien le manuscrit de premier jet que nous avons sous les yeux ; à part les ratures et les remaniements nombreux, on rencontre partout, en marge, en haut, en bas ou au coin d’une page, des vers jalons, des propositions, des remarques, des points de repère pour des développements réalisés six ou huit pages plus loin, des périodes entières barrées et recopiées deux ou trois divisions après ; même dans le petit espace que laisse dans le volume relié la pliure de l’onglet, on trouve en tous sens des notes et des vers, la plupart illisibles.

Ce manuscrit a ceci de particulier qu’il semble avoir été composé sur l’original, les noms des compositeurs s’y trouvent de trois en trois ou quatre pages avec le nombre de lignes fait par chacun j or c’est en 1880 que la Pitié suprême a été publiée ; à cette époque, Victor Hugo, depuis longtemps, ne livrait plus ses manuscrits à l’imprimeur, on composait sur une copie corrigée toujours d’avance et souvent augmentée. Nous possédons une copie de la Pitié suprême, mais sans une correction de l’auteur ; cette copie, où toutes les variantes sont restées, n’a pas été à l’impression. Faut-il en conclure que de janvier 1858, époque où il a été achevé, à 1880, date de sa publication, ce manuscrit a été imprimé et réservé ?

Il se compose de soixante-deux feuillets de fort papier bleu clair et de papier bleu foncé plus léger s’échelonnant sur trois séries d’alphabet ; la dernière série s’arrête à la lettre J.


I. NOTES EXPLICATIVES.


Le titre se répète sur trois feuillets. Le premier, sur gros papier d’emballage, porte l’adresse de Victor Hugo : 130, avenue d’Eylau. Au verso du second, nous trouvons le début d’une poésie non achevée :

Si l’affreuse Alecto, si la douce Psyché,

Si le petit oiseau sous les feuilles caché,

Si le pauvre crapaud tremblant sous les huées,

Si Jupiter, l’immense assembleur de nuées,