Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

S’épanouissaient sur son front !
Là, tout faste était sans mesure.
Là, tout arbre avait sa parure.
Là, tout homme avait sa dorure.
Tout du maître suivait la loi.
Comme au même but vont cent routes,
Là les grandeurs abondaient toutes.
L’olympe ne pendait aux voûtes
Que pour compléter le grand roi !

Vers le temps où naissaient nos père
Versaille rayonnait encor.
Les lions ont de grands repaires ;
Les princes ont des palais d’or.
Chaque fois que, foule asservie,
Le peuple au cœur rongé d’envie
Contemplait du fond de sa vie
Ce fier château si radieux ;
Rentrant dans sa nuit plus livide,
Il emportait dans son œil vide
Un éblouissement splendide
De rois, de femmes et de dieux !

Alors riaient dans l’espérance
Trois enfants sous ces nobles toits,
Les deux Louis, aînés de France,
Le beau Charles, comte d’Artois.
Tous trois nés sous les dais de soie,
Frêles enfants, mais pleins de joie
Comme ceux qu’un chaud soleil noie
De rayons purs sous le ciel bleu.
Oh ! d’un beau sort quelle semence !
Près d’eux le roi d’où tout commence,
Au-dessous d’eux le peuple immense,
Au-dessus la bonté de Dieu !