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Allez, éclairez le chemin,
Guidez notre marche unanime,
Et faites, vers le but sublime,
Doubler le pas au genre humain !

Que l’esprit dans sa fantaisie
Suive, d’un vol plus détaché,
Ou les arts, ou la poésie,
Ou la science au front penché !
Qu’ouvert à quiconque l’implore
Le trône ait un écho sonore
Qui, pour rendre le roi meilleur,
Grossisse et répète sans cesse
Tous les conseils de la sagesse,
Toutes les plaintes du malheur !

Revenez prier sur les tombes,
Prêtres ! que craignez-vous encor ?
Qu’allez-vous faire aux catacombes
Tout reluisants de pourpre et d’or ?
Venez ! — mais plus de mitre ardente,
Plus de vaine pompe imprudente,
Plus de trône dans le saint lieu !
Rien que l’aumône et la prière !
La croix de bois, l’autel de pierre
Suffit aux hommes comme à Dieu !


VII


Et désormais, chargés du seul fardeau des âmes,
Pauvres comme le peuple, humbles comme les femmes,
Ne redoutez plus rien. Votre église est le port !
Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve,
Quand sa lave, écumant comme un vin dans la cuve,
Apparaît toute rouge au bord,