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A. Jal, et datée 30 avril 1830 ; au dos des second et troisième feuillets, on lit une lettre collective des élèves du peintre Lethiers, demandant à Victor Hugo de leur donner, comme il en avait donné aux élèves d’Ingres, des billets pour Hernani. Les deux derniers feuillets [95-96] remplissent les blancs d’une lettre assez curieuse :

Monsieur Charles Gosselin, libraire,
pour remettre à M. Victor Mugo,
à Paris.
Nevers, 24 avril 1829.
Monsieur,

Permettez à un vieux militaire, jadis le secrétaire du meilleur des chefs, de vous écrire quelques lignes. Feu notre bon général et madame votre mère ont eu pour moi tant de bontés que le souvenir de tant de bienveillance ne s’effacera jamais de ma mémoire. Je vous vis naître à Besançon. Je suis fier de voir le fils de mon général acquérir tant de gloire dans le monde littéraire.

Veuillez avoir la bonté, Monsieur, de me rappeler au souvenir de madame Hugo à laquelle je vous prie de faire agréer mon profond respect.

Quand je quittai Aix en Provence pour passer à Saint-Domingue, vous aviez deux frères, Abel et Eugène, que j’embrassais bien souvent ainsi que vous ; que sont-ils devenus ?

Je suis, Monsieur, avec la plus haute considération.

Votre très humble et très obéissant serviteur.
DUPLESSIS,
Commis principal de la fonderie royale de canons
pour la marine, à Nevers.

XXX. souvenir d’enfance.

Au verso du premier feuillet [106], à partir du vingtième vers, quelques vers barrés résument la fin du troisième paragraphe :

Ce fut de voir, tandis qu’adorant le vainqueur,
Paris, fier comme on est quand on n’a qu’un seul cœur,
Qu’on n’est qu’un même peuple et qu’ensemble on respire,
Chantait en chœur : Veillons au salut de l’empire !
De voir dans tout ce bruit l’empereur souverain
Passez, grave et muet, ainsi qu’un dieu, d’airain.

Une copie termine le second feuillet [107] ; au verso deux vers formant variante :

Cette terre, ô mon fils, c’est la tête féconde
Du poëte qui crée et du guerrier qui fonde.

Au verso du quatrième feuillet [109], l’adresse de Victor Hugo, rue Jean-Goujon, n° 9. Le timbre de la poste porte : 14 novembre 1831, Blois. Cette particularité