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ODES ET BALLADES.


II


la péri.

Où vas-tu donc, jeune âme ?… Écoute !
Mon palais pour toi veut s’ouvrir.
Suis-moi, des cieux quitte la route ;
Hélas ! tu t’y perdrais sans doute,
Nouveau-né, qui viens de mourir !

Tu pourras jouer à toute heure
Dans mes beaux jardins aux fruits d’or ;
Et de ma riante demeure
Tu verras ta mère qui pleure
Près de ton berceau, tiède encor.

Des Péris je suis la plus belle ;
Mes sœurs règnent où naît le jour ;
Je brille en leur troupe immortelle,
Comme entre les fleurs brille celle
Que l’on cueille en rêvant d’amour.

Mon front porte un turban de soie ;
Mes bras de rubis sont couverts ;
Quand mon vol ardent se déploie,
L’aile de pourpre qui tournoie
Roule trois yeux de flamme ouverts.

Plus blanc qu’une lointaine voile,
Mon corps n’en a point la pâleur ;
En quelque lieu qu’il se dévoile,
Il l’éclaire comme une étoile,
Il l’embaume comme une fleur.