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ODE DOUZIÈME.

ENCORE À TOI.


Et nunc et semper !

Ahora y siempre.

Devise des Pomfret[1].


À toi ! toujours à toi ! Que chanterait ma lyre ?
À toi l’hymne d’amour ! à toi l’hymne d’hymen !
Quel autre nom pourrait éveiller mon délire ?
Ai-je appris d’autres chants ? sais-je un autre chemin ?

C’est toi, dont le regard éclaire ma nuit sombre ;
Toi, dont l’image luit sur mon sommeil joyeux ;
C’est toi qui tiens ma main quand je marche dans l’ombre,
Et les rayons du ciel me viennent de tes yeux !

Mon destin est gardé par ta douce prière ;
Elle veille sur moi quand mon ange s’endort ;
Lorsque mon cœur entend ta voix modeste et fière,
Au combat de la vie il provoque le sort.

N’est-il pas dans le ciel de voix qui te réclame ?
N’es-tu pas une fleur étrangère à nos champs ?
Sœur des vierges du ciel, ton âme est pour mon âme
Le reflet de leurs feux et l’écho de leurs chants !

  1. Cette épigraphe a remplacé, dans l’édition de 1828, celle de l’édition originale, Nouvelles Odes, 1824. (Note de l’éditeur.)