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ODES ET BALLADES.


ODE DOUZIÈME.

LE CHANT DU TOURNOI.


Le beffroi de la prochaine tour
Appelle aux jeux guerriers les seigneurs d’alentour.

A. Soumet.


Servants d’amour, regardez doucement
Aux échafauds anges de paradis ;
Lors jouterez fort et joyeusement,
Et vous serez honorés et chéris.

Ancienne ballade.


Largesse, ô chevaliers ! largesse aux suivants d’armes !
Venez tous ! soit qu’au sein des jeux ou des alarmes,
Votre écu de Milan porte le vert dragon,
Le manteau noir d’Agra, semé de blanches larmes,
La fleur de lys de France, ou la croix d’Aragon.

Déjà la lice est ouverte ;
Les clercs en ont fait le tour ;
La bannière blanche et verte
Flotte au front de chaque tour ;
La foule éclate en paroles ;
Les légères banderoles
Se mêlent en voltigeant ;
Et le héros du portique
Sur l’or de sa dalmatique
Suspend le griffon d’argent.

Les maisons peuplent leur faîte ;
Au loin gronde le beffroi ;