Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
ODES ET BALLADES.


ODE DIXIÈME.

LE CHANT DE L’ARÈNE.


Généreux grecs, voilà les prix que remporteront les vainqueurs.
Homère.


L’athlète, vainqueur dans l’arène,
Est en honneur dans la cité ;
Son nom, sans que le temps l’entraîne,
Par les peuples est répété,
Depuis cette plage inféconde
Où dort sur la borne du monde
L’Hiver, vieillard au dur sommeil,
Jusqu’aux lieux où, quand naît l’aurore,
On entend, sous l’onde sonore,
Hennir les coursiers du Soleil.

Voici la fête d’Olympie !
Tressez l’acanthe et le laurier !
Que les dieux confondent l’impie !
Que l’antique audace assoupie
Se réveille au cœur du guerrier !

Venez, vous que la gloire enchaîne !
Voyez les prêtres d’Apollon,
Pour votre victoire prochaine,
Ravir des couronnes au chêne
Qui jadis a vaincu Milon !

Venez de Corinthe et de Crète,