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AU COLONEL G.-A. GUSTAFFSON.

Sur tout cœur né pour croire, aimer et secourir ;
Sur tous ces chevaliers que tant d’oubli protège,
Étranges courtisans dont le rare cortège
N’accourt au seuil des rois qu’à l’heure d’y mourir !

En tous lieux où la foi, l’honneur et le génie
Rendent un libre hommage à la vertu bannie,
Ton nom règne, entouré d’un éclat immortel.
Par un beau dévouement toute vie animée,
Toute gloire nouvelle, en notre âge allumée,
Est un flambeau de plus brûlant sur ton autel !

Ni maître ! ni sujet ! — Seul homme sur la terre
Qui d’un pouvoir humain ne soit pas tributaire,
Dieu seul sur tes destins a de suprêmes droits ;
Et, comme la comète aux clartés vagabondes
Marche libre à travers les soleils et les mondes,
Tu passes à côté des peuples et des rois !


30 septembre 1825.