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La fatalité, que les anciens disaient aveugle, y voit clair et raisonne. Les évènements se suivent, s’enchaînent et se déduisent dans l’histoire avec une logique qui effraie. En se plaçant un peu à distance, on peut saisir toutes leurs démonstrations dans leurs rigoureuses et colossales proportions ; et la raison humaine brise sa courte mesure devant ces grands syllogismes du destin.


Il ne peut y avoir rien que de factice, d’artificiel et de plâtré dans un ordre de choses où les inégalités sociales contrarient les inégalités naturelles.


L’équilibre parfait de la société résulte de la superposition immédiate de ces deux inégalités.


Les rois ont le jour, les peuples ont le lendemain.


Donneurs de places ! preneurs de places ! demandeurs de places ! gardeurs de places ! — C’est pitié de voir tous ces gens qui mettent une cocarde tricolore à leur marmite.


Il y a, dit Hippocrate, l’inconnu, le mystérieux, le divin des maladies. Quid divinum. Ce qu’il dit des maladies, on peut le dire des révolutions.


La dernière raison des rois, le boulet. La dernière raison des peuples, le pavé.


Je ne suis pas de vos gens coiffés du bonnet rouge et entêtés de la guillotine.


Pour beaucoup de raisonneurs à froid qui font après coup la théorie de la Terreur, 93 a été une amputation brutale, mais nécessaire. Robespierre est un Dupuytren politique. Ce que nous appelons la guillotine n’est qu’un bistouri.