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place de la Bastille, douze pièces de canon, trois obusiers, mèches allumées ; à l’angle du faubourg, des maisons de six étages occupées par la troupe du haut en bas ; la brigade Marulaz, à l’Hôtel de Ville ; la brigade Sauboul, au Panthéon ; la brigade Courtigis, au faubourg Saint-Antoine ; la division Renault, au faubourg Saint-Marceau. Au palais législatif, les chasseurs de Vincennes et un bataillon du 15e léger ; aux Champs-Elysées, infanterie et cavalerie ; à l’avenue Marigny, artillerie. Dans l’intérieur du Cirque, un régiment entier ; il a bivouaqué là toute la nuit. Un escadron de garde municipale bivouaque place Dauphine. Bivouac au conseil d’État, bivouac dans la cour des Tuileries. Plus les garnisons de Saint-Germain et de Courbevoie. – Deux colonels tués, Loubeau, du 72e, et Quilico. Partout des infirmiers passent, portant des civières. Partout des ambulances : bazar de l’Industrie (boulevard Poissonnière) ; salle Saint-Jean, à l’Hôtel de Ville ; rue du Petit-Carreau. – Dans cette sombre bataille neuf brigades sont engagées, toutes ont une batterie d’artillerie ; un escadron de cavalerie maintient les communications entre les brigades ; quarante mille hommes en lutte, avec une réserve de soixante mille hommes ; cent mille soldats sur Paris. Telle est l’armée du crime. La brigade Reibell, 1er et 2e lanciers, protège l’Elysée. Les ministres couchent tous au ministère de l’intérieur, près de Morny. Morny veille, Magnan commande. Demain sera une journée terrible. »

Cette page écrite, je me couchai et je m’endormis.