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ces mots, équité, vérité, conscience, qui du reste, dans certaines régions, n’émeuvent pas beaucoup plus les hommes que les pierres ! Elles sont les froides et sinistres servantes du juste et de l’injuste. Elles prennent qui on leur donne. Tout leur est bon. Sont-ce des coupables ? c’est bien. Sont-ce des innocents ? à merveille. Cet homme est le machinateur d’un guet-apens. En prison ! Cet homme est la victime d’un guet-apens. Ecrouez ! Dans la même chambre. Au cachot tous les vaincus !

Elles ressemblent, ces hideuses bastilles, à cette vieille justice humaine qui a tout juste autant de conscience qu’elles, qui a jugé Socrate et Jésus, qui, elle aussi, prend et laisse, empoigne et lâche, absout et condamne, libère et incarcère, s’ouvre et se ferme, au gré de la main quelconque qui pousse du dehors le verrou.