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1865.




LE RHIN ET LE LUXEMBOURG.


28 juin. — Nous partons ce matin. Vent du Sud. Brouillard. Mer calme. Nous passons à 11 heures entre Aurigny et les Casquets. Je dessine le rocher Ortach.


1er juillet. — Londres. Nous partons pour Douvres. Rapidité du train. Il vole au niveau des hauts toits des vieilles maisons de Londres. On surprend les secrets des ménages. C’est Asmodée. Non boiteux.


4 juillet. — Bruxelles. Acheté deux flambeaux de bronze (Les Misérables), Jean Valjean et Javert, 25 francs.


24 juillet. — Visite à la porte de Hal. J’ai dessiné tous les aspects du modèle de la Bastille, et pris toutes les mesures. Le gardien m’a montré les instruments de torture trouvés dans la tour de Schaerbeek à Bruxelles. — Chaînes, carcans, collier à pointes intérieures comme celui d’Ypres. — Une ceinture de chasteté (en fer) ; une muselière à conduit creux, pour boire et manger, en avant de la bouche.


23 août. — Partis pour Spa à 5 heures. — Rencontre terrible des débris d’une trombe passée une heure avant nous sur la grande route entre Barvaux et Remouchamps. Toits emportés, arbres innombrables cassés et broyés à terre, un christ jeté bas.


24 août. — Rencontré Crémieux que je n’avais pas vu depuis le 1er décembre 1851, et qui m’avait ce soir-là reconduit chez moi. J’avais Crémieux sous un bras et Jérôme Napoléon sous l’autre.


26 août. — Aix-la-Chapelle. Visité la galerie. Deux Rembrandt. Un portrait de vieillard. Splendide. Un paysage absolument magistral. Un ma-