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Le soir, en sortant de dîner, revu Mons (après vingt-sept ans). Clair de lune. Le beffroi espagnol, l’hôtel de ville, les carillons. Sainte-Waudru. La grande place, même effet féerique et même clair de lune qu’en 1837.


16 octobre. — Visite à Sainte-Waudru. Admirable nef, beaux vitraux. Il y avait un jubé de la Renaissance, on l’a détruit ; on en voit çà et là les restes magnifiques dans les chapelles. — On m’a reconnu comme je sortais de Sainte-Waudru. En passant devant l’hôtel de ville le chef du poste me fait le salut militaire. À l’hôtel de la Couronne, je trouve le directeur du théâtre qui vient m’offrir une loge pour le soir. On donne le Caïd et les Pattes de mouche. Je ne puis accepter, je pars.

Il y a une très curieuse et très précieuse serrure gothique à la grande porte de l’hôtel de ville. La façade est très belle. Les gargouilles de Sainte-Waudru sont nombreuses et originales. Ce sont les démons condamnés à faire le service des eaux sales de l’église.


17 octobre. — Nous passons à Beaumont. Dans la maison de M. de Caraman, il y a une chambre où Napoléon a couché, allant à Waterloo.

Walcourt. — Revu après trois ans l’église, très belle. 14e siècle. Beaux vitraux. Très beau porche, intérieur flamboyant.


18 octobre. — Partis à midi pour Dinant. Revu Philippeville. Le puits. — Suivi le cours de la Meuse. — Vu dans les rochers une caverne habitée sept ans par un couple avec six enfants, et portant le no 70. — Vu près du tunnel du railway de Givet une grotte très haute habitée par les luteaux (lutins) ; ils raccommodaient les souliers et les hardes qu’on déposait à l’entrée de leur grotte avec une assiette de soupe. J’ai vu l’escalier taillé dans le roc, ébauché plutôt que taillé, qui monte jusqu’à cette grotte.