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intérêt. Jolie boiserie Louis XII. Beaux fonts baptismaux. Quelques tableaux. Rare et magnifique banc d’œuvre du 17e siècle. À Ypres à 7 h. 1/4.

Le soir, arrivés à l’hôtel de la Châtellenie, visite des habitants notables. La commission du Musée se présente (trois membres) et m’apporte le registre avec prière de le signer. Je le signe. Mes fils signent. Petites harangues. On me remet une médaille en commémoration de mon passage. Je revisiterai le musée.


12 octobre. — Revu le musée. Je revois les instruments de torture. La grande lame servait à briser les membres sur la roue. Les petites menottes à écrous servaient à réunir les pouces des mains et les orteils des pieds en X dans le même écrasement ; on suspendait, par les pouces et les orteils ainsi reliés, les torturés au-dessus d’un brasier ; on ne les brûlait pas, on les cuisait. Le collier à pointes servait à faire mourir les condamnés par la privation de sommeil. Ils étaient debout le cou dans ce collier rattaché au mur par quatre cordes. Si leur tête fléchissait sous le sommeil, un coup de bâton sur les cordes les réveillait en leur enfonçant dans le cou les pointes du collier. — L’évêque d’Ypres qui a confessé Egmont et Horn était Reithovius. Il a rapporté le glaive. L’usage était que l’instrument du supplice fût donné aux confesseurs.

Les huit échevins tués dans une émeute en 1303 ont été, non tenaillés, mais assommés avec la pincette de fer qui est là et qui était dans la cheminée. Elle a quatre pieds de longueur. Puis on les a jetés par la fenêtre. — On photographiera pour moi les engins de torture.

Le bâtonnier des avocats, qui m’accompagne avec toute la commission du musée, me prie de voir chez lui un Rubens qu’il a dans sa collection. Nous y allons. Puis visite chez un vieux peintre très intéressant qui a beaucoup de bahuts très beaux. Nous partons à 4 h. 1/4. Arrivés à Menin à 6 heures.


13 octobre. — Menin. Pendant le déjeuner, foule à la porte. Baptiste entre, et dit qu’on va me donner ce soir une sérénade. Entre le bourgmestre. Il me prie, au nom de la ville, de rester un jour. Il m’annonce la visite des autorités, des notables, du corps des sapeurs-pompiers, etc. Je le remercie. Je suis forcé de partir. Nous partons à midi. Foule à la porte, très cordiale, qui me salue.

À 5 heures à Tournai. — Le beau beffroi de la grande place est défiguré (surtout à la partie inférieure) par une restauration absurde. Nous voyons la cathédrale. Magnifique au dehors, superbe au dedans. Cinq clochers, quatre