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1834-1835-1836.




BRETAGNE ET NORMANDIE.




1834[1].


Meulan, 23 juillet. — 8 h. 1/2 du matin.

La fantaisie a tourné, mon Adèle, je suis à Meulan, charmante petite ville du bord de la Seine, pleine de ruines et de vieilles femmes. Il y a deux belles églises, l’une est la Halle au blé, l’autre le grenier à sel. Il y a aussi le fort d’Olivier-le-Daim, mais sans tours et sans portes, et tout déshonoré par les restaurations. C’est égal. L’ensemble de la ville est ravissant, la situation délicieuse au bord de l’eau, dans les îles, les arbres et les galiotes. Je te voudrais là, avec moi, mon pauvre ange !

La diligence de Rouen passe à dix heures. Si j’y trouve une place, je la prendrai. Dans ce cas-là, je ne serais à Paris que vendredi dans la journée. Tu sais quelle rage j’ai de voir Rouen.

Quant à la Roche-Guyon, à Montlhéry et à Soissons, ce sera pour une autre occasion. À vendredi donc au plus tard, embrasse pour moi toute la petite couvée. Je pense que l’hospitalité des Roches aura toujours été excellente pour toi. À bientôt donc, pense à moi qui t’aime et aime-moi. Tu es ma joie.

Ton Victor.
  1. Pour ce voyage et les suivants, les notes d’albums sont mêlées aux lettres, les unissent et les complètent.