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villeneuve-l’archevêque.


Villeneuve-l’Archevêque, 25 octobre.

Je suis à Villeneuve-l’Archevêque, j’espère arriver à Sens cette nuit ; ce n’est pas sans peine, chère amie, car on se bat à la porte des diligences, l’encombrement est incroyable. Nous étions quinze tout à l’heure sur un affreux coucou, sept sur l’impériale.

Je compte que je serai à Paris le 27 ou le 28, vers deux heures après midi. Je tâcherai bien que ce soit le 27, car je ne puis te dire à quel point je suis impatient d’arriver et de vous embrasser tous.

Je pense avec joie que je trouverai à Fontainebleau une bonne lettre de toi, et de toi aussi, ma Didine, n’est-ce pas ?

Chère amie, aie bien soin, dans tous tes petits travaux intérieurs, qu’on ne dérange rien dans mon cabinet. En partant, j’ai mis dans mes armoires et dans mes tiroirs, que j’ai fermés, tous mes manuscrits qui sont des papiers volants, comme tu sais. J’ai serré dans un des placards le tiroir de la table où j’écris avec tout ce qu’il contenait. Aie bien soin qu’on n’ouvre rien et qu’on ne déplace rien, car un seul papier perdu serait irréparable.

C’est la dernière fois que je t’écris. Maintenant c’est moi-même qui te porterai de mes nouvelles, mon Adèle. Je vais donc vous revoir tous, mes bien-aimés. Soyez-en joyeux comme moi-même. À bientôt. Je vous embrasse tous tendrement, et toi la première, chère amie. À toi.

V.