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15 septembre.

Je suis encore à Lucerne, mon Adèle. Mais je viens de faire deux admirables excursions, le tour du lac et l’ascension du mont Rigi.

Je suis parti pour le Rigi le 12 au matin, après m’être fait préalablement raser par un affreux perruquier appelé Frau Nezer, qui m’a coupé le menton en trois endroits et qui m’a pris seize sous de France pour cette opération chirurgicale.

Je te conterai tout cela. Mais je n’ai pas voulu fermer ma lettre sans t’en dire un mot. Le Rigi est superbe.

Voici un petit dessin pour ma Didine. L’espèce de soucoupe qui est sur la tour est un nid de cigogne. Explique-lui cela.

Et puis embrasse ma Dédé, mon Toto et mon Charles. J’espère qu’ils travaillent bien. Je serre la main à Vacquerie.

Adieu, mon Adèle ; je t’écrirai bientôt. Dans un mois je te reverrai, et je vous embrasserai tous, mes bien-aimés.

Ton Victor qui t’aime.