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savez comme j’aime vos vers ; je suis heureux de sentir dans un si charmant poëte un ami. Vous parlez de mon livre en homme qui connaît la mer, et vous expliquez éloquemment mon but : peindre ce double abîme, l’océan et le cœur humain.

Je vous remercie, cher poëte, avec mon plus cordial serrement de main.

Victor Hugo[1].


À François-Victor[2].


H.-H., 9 9bre 4 h.

In haste, mon Victor. Je reçois ta double lettre et je t’envoie bien vite, en une traite sur Paris à ton ordre, 400 fr. à vue, sur lesquels tu prélèveras le reliquat de 50 fr. les 350 restant seront en compte. — J’ai été bien heureux du succès d’Auguste. — Nous attendons ta chère mère aujourd’hui par la Reine des Îles qui revient de Cherbourg. Elle est signalée en ce moment. — Ah çà ! que devient le livre Paris ? Je n’en entends plus parler. M. Lacroix devait m’en envoyer la table. Rien. — Il serait temps pourtant que je fusse renseigné si M. Lacroix tient toujours à avoir mon speech d’introduction avant le 1er Xbre.

5 h. La Reine des Îles entre au port en ce moment. Je la vois de mon cristal-room où je travaille tant que j’ai du jour. Dans quelques instants j’embrasserai votre mère.

6 h. du soir. J’arrive du bateau. Ta mère n’y était pas. Elle arrivera probablement samedi par Jersey. — Je vous embrasse tendrement, mes trois enfants chéris[3].


Au même[4].


22 9bre.

Tout ce que tu m’écris, mon doux et bien-aimé Victor, au sujet de ces conflits malheureux est la justesse même. C’était la ligne de conduite déjà tracée dans mon esprit, et c’est, je pense, celle de Charles en même temps que la tienne. Espérons que les malentendus se dissiperont, et que nous ne donnerons pas l’exemple d’amis divisés en présence de tant d’ennemis compacts, qui ne sont pas seulement nos ennemis, mais les ennemis du dix-neuvième siècle, de la vérité et du progrès.

  1. Communiquée par les héritières de Paul Meurice.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.
  4. Inédite.