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À Monsieur Martel, président de la Commission des Grâces.


Paris, 10 février 1876.
Monsieur le président de la Commission des Grâces,

Puisque la Commission des Grâces est encore en fonction, j’espère d’elle une prompte décision en faveur du malheureux condamné Simbozel.

Je regrette que le gouvernement n’ait pas cru devoir remarquer que ma lettre à M. le président de la République avait pour objet principal l’ajournement du départ de condamnés politiques annoncé pour le 1er mars, huit jours avant la réunion des nouvelles chambres. Si, malgré la demande de sursis faite à temps, ce départ douloureux pour l’humanité et onéreux au trésor, avait lieu, et si l’amnistie était, comme je l’espère, décrétée, le gouvernement aurait engagé sa responsabilité.

Recevez, Monsieur le président et honorable collègue, l’assurance de ma haute considération.

Victor Hugo[1].


À Baze.


12 février.
Mon honorable et bien cher collègue,

Votre lettre me touche et me charme. Oui, je suis bien, et je reste à jamais votre vieux et fidèle compagnon de lutte et d’exil. Maintenant placez-moi le mieux que vous pourrez, aidez-moi s’il y a quelque arrangement à faire avec un de nos collègues, je m’en rapporte à vous, et je vous serre les deux mains.

Victor Hugo[2].


À Monsieur Martel, président de la Commission des Grâces.


Paris, 17 février 1876.

Monsieur le président et honorable collègue, comme je l’avais prévu, la Commission des Grâces étant absente et dispersée, des délais inévitables rendent illusoire, quant au malheureux condamné Simbozel, le renvoi qu’a cru devoir vous faire M. le président de la République.

  1. Brouillon relié au manuscrit des Documents, 'Actes et Paroles. Depuis l’exil, et reproduit dans l’Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Communiquée par la librairie Andrieux. — Collection Pauley.