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À Auguste Vacquerie[1].


H.-H., 24 juin.

Je commence à être un peu vieux pour être traité d’enfant sublime. C’est égal, je remercie M. L. Jourdan. Voici ma lettre. Lisez-la, cher Auguste. J’ai tâché de donner à cette lettre la mesure juste du remerciement voulu. Si pourtant, vous qui êtes juge et maître, vous la trouviez trop froide, renvoyez-la moi, j'en écrirai une autre. Si vous la trouvez bonne, transmettez-la à M. Jourdan. — Bénézit m’avait fait une demande excessive, j’ai dû lui faire écrire par Victor que j’étais parti pour mon voyage annuel. Si vous voyez Bénézit, confirmez mon départ, et priez ma femme et Charles d’en faire autant.

Mme Lucas et Mlle Alphonsine m’ont écrit. Leur double lettre est charmante. Elles m’annoncent un article d’Hipp. Lucas sur ce livre. Votre avis est-il que j’accepte cet article ? Croyez-vous qu’il vaudra mieux que Jourdan ? Je suivrai votre conseil. On me dit que M. J. Levallois a été hostile. Est-ce vrai ? J’ai reçu de M. E. des Essarts une lettre excellente où il parle de vous comme d’un maître, et je suis content de lui. Il admire Tragaldabas. Il y a un poëte dans M. des Essarts. Je lui écrirai.


À vous et encore à vous.

E. des Essarts fait aux pieds de Jean Baudry une capilotade d’About, d’Augier et de Dumas fils.


Au même[2].


H.-H., 1er juillet.

Cher Auguste, je vous obéis. Voici une nouvelle lettre pour Louis Jourdan. Je pense que vous en serez content. Je vous envoie une lettre de M. Hector Malot[3]. M. J. Levallois en effet le fait beaucoup regretter. M. Malot pourra faire l’article quand on réimprimera.

  1. Inédite.
  2. Inédite.
  3. Voici cette lettre :
    1er juin 64.
    Monsieur,
    Par suite d’une erreur des employés de M. Lacroix, j’ai reçu un peu tardivement le Shakekspeare que vous m’avez fait l’honneur de m’offrir, et quand j’ai voulu en rendre compte dans l’Opinion nationale, l’article était promis, et par le journal et par M. Vacquerie à un confrère, M. Levallois, qui déjà l’année dernière a, en mon absence, parlé du Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie.
    J’aurais voulu pour ce Shakespeare qui ne soulève point de difficultés politiques immédiates et brûlantes, faire ce qui m’a été interdit à propos des Misérables, pour lesquels j’ai dû bon gré mal gré, m’arrêter au huitième volume.
    Après avoir souvent parlé de la traduction, j’aurais voulu parler de l’œuvre considérable qui la couronne si splendidement. Et je l’aurais voulu d’autant plus vivement que je ressens pour cette œuvre une grande et légitime admiration.
    C’est donc avec un vif chagrin que je viens vous témoigner tous mes regrets pour mon silence forcé.
    J’ose espérer que vous voudrez bien ne pas m’accuser d’indifférence ou d’oubli, et croire comme par le passé à la haute admiration et à la respectueuse amitié de votre tout dévoué
    Hector Malot.