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« Les éditeurs s’engagent à compléter les éditions existantes des œuvres complètes de M. Victor Hugo, éditions originales et de propriété dans les formats usités et de bibliothèque, notamment à compléter, dès qu’ils le jugeront convenable, l’édition nouvelle in-8o que comptent publier prochainement MM. Hugo et Hetzel. — S’il survenait quelque difficulté quant au moment où MM. Lacroix, Verboeckhoven et Cie doivent compléter cette édition par l’édition des Misérables et la fournir au public dans le même format, ces difficultés seraient réglées par arbitres nommés ainsi qu’il suit : un arbitre pour M. Victor Hugo, un arbitre pour M. Hetzel, et un arbitre pour MM. Lacroix et Verboeckhoven. »

Il est stipulé en outre, pour l’ensemble du traité, que toute difficulté intervenant sera décidée par arbitres souverainement et sans appel.

Pour ce qui est du traité entre vous et moi sur cette édition future, je ne l’ai point là sous la main, mais je crois que cette édition in-8o n’est qu’un projet, et n’est point obligatoire pour vous ni pour moi ; il vous serait par conséquent loisible d’y renoncer si les stipulations ci-dessus, qui me semblent bonnes, vous semblaient insuffisantes. Relisez vous-même notre traité, et dites-moi ce qu’il en est, car il est un peu vague dans ma mémoire. Ne vous méprenez pas, je ne vous provoque pas à renoncer. Je serais charmé de faire cette édition avec vous, et bien d’autres choses encore. Seulement, comme c’est ma vieille habitude, je vous mets à votre aise. Vous m’avez toujours connu ainsi. Le traité même, fût-il, en ce qui concerne cette édition, obligatoire pour vous, comme il n’a pas eu de commencement d’exécution, si vous m’en demandiez l’annulation, j’y consentirais, mais quant à moi, j’insiste sur ce point, j’y tiens à ce traité, je tiens à vous toujours pour éditeur, pour ami, pour confrère et pour frère. Et cela pour toutes les raisons qui font qu’on aime et qu’on estime un homme. Partez de là, et faites pour le mieux.

Je n’ai point changé d’avis sur Pelvey. Il a mal agi (mot très doux), il est mort, je ne demande pas mieux que de n’en plus parler. Quant à la levée de scellés en question, quel pouvoir vous faut-il ? Envoyez-m’en les termes précis.

J’arrive à la demande appuyée par deux hommes que je désire contents, MM. Testelier et R. Boucher. Voici l’objection : déjà M. Lebeau fils m’avait demandé l’autorisation de publier et faire jouer avec musique de lui l’opéra d’Esmeralda. J’ai dû lui dire que, la musique de Mlle Bertin existant, je ne me considérais pas comme libre d’en autoriser d’autre. En droit oui, en courtoisie non. Je lui ai dit que j’abdiquais mon autorité sur ce petit libretto entre les mains de Mlle Bertin, et que c’était d’elle que le oui et le non dépendaient. M. Lebeau s’est adressé alors à Mlle Bertin qui a dit non.