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À Madame Victor Hugo[1].


H.-H., jeudi [14 mars 1862].

Ta lettre est charmante, gaie, lumineuse, et a été pour Hauteville une joie. Chère amie, je m’interromps de mon labeur pour t’embrasser et pour embrasser mon Charles. J’ai fait écrire tout le monde, et tu trouveras ci-incluse l’épître collective.

Mon petit Charles, j’ai payé pour toi à Graenslade dans un compte 24 francs, et à Haffel 60 ; je te fais cadeau des 25 francs. Tu auras toujours cela de moins dans ton arriéré. Demande, je te prie, à Auguste, s’il a reçu une lettre que je lui ai écrite le 6 mars, assez grosse, et contenant des envois pour Banville, Louvet, Mario Proth et F. Ems. Je lui ai écrit encore hier. — Chère amie et cher enfant, je vous réembrasse tous les deux bien fort.

Travaille, mon Charles. Tu es fait pour être grand.

V.

Le dîner des douze enfants pauvres a commencé lundi. Il continuera tous les lundis[2].


À Paul Meurice[3].


H.-H., 18 mars.

Plus je me sens compris par vous, plus vous m’êtes cher. Se comprendre, c’est la façon suprême de s’aimer. Il me semble que nos deux pensées battent l’une contre l’autre. Votre esprit et le mien se touchent et se réchauffent et mêlent leurs ailes comme deux oiseaux dans le même nid. Il y a dans votre âme le même ciel que dans la mienne. Vous êtes, cher Meurice, le grand penseur doux.

Je suis entièrement de votre avis pour le titre. Il faut absolument que cette ligne diminuante disparaisse. Le mieux serait de la transporter derrière le titre en grossissant, si l’on veut, le caractère.

Si ces MM. désirent quelque chose sur le titre même, il faudrait, comme vous le proposez, remplacer leur entrefilet par celui-ci (en très petites capitales).

Éditeurs : MM. X. , à Bruxelles.
Imprimeur : J. Claye, à Paris.
  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.