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À Madame François Dufor.


Paris, 8 novembre 1874.

Je vous remercie, Madame, avec émotion. Votre lettre me touche vivement. Vous me citez dans votre livre et les quelques lignes auxquelles vous faites l’honneur de les transcrire indiquent la différence profonde entre votre foi et la mienne. Mon Dieu est le vôtre, mais votre Dieu n’est pas le mien. Mon Dieu est le Dieu de toutes les religions et votre cœur lui appartient même quand votre esprit semble ne pas le connaître. Vous êtes, Madame, une belle âme, servie par une noble éloquence, et je mets à vos pieds mon respect.

Victor Hugo[1].


À Auguste Vacquerie[2].


Ce lundi matin [7 décembre 1874].

Cher Auguste, je vous lis. Les admirables paroles, c’est vous qui les dites. Avoir raison, quelle force et quelle gloire ! C’est beau pour soi et bon pour les autres. Vous avez raison toujours. Soyez puissant et heureux, cher grand esprit. Mon vieux cœur est avec vous.


V.[3]


À Rochefort[4].


[Fin 1874.]

Vous m’envoyez la Lanterne par des intermédiaires, c’est un peu comme si vous me transmettiez un verre d’eau-de-vie par des ivrognes ; il courrait grande chance de ne m’arriver jamais. Mais j’ai réclamé et l’envoi précieux a fini par m’arriver. Et j’ai pu boire à mon tour à la profonde et inépuisable coupe de votre esprit. Vous me montrez votre esprit à moi et votre cœur à mes petits. Donc bravo et merci.

À vous ex imo[5].
  1. Maison de Victor Hugo.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.
  4. Inédite.
  5. Lettre collée dans le Carnet de 1874.