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À Adèle[1].


5 juin.

Comment vas-tu, ma Dédé, mon ange ? J’ai fait le facteur de la poste et j’ai remis moi-même ta lettre à Carlotta. Nous avons reçu hier, Charles et moi, une lettre de ta bonne mère. Nous nous sommes donné l’un à l’autre des forces pour supporter la mort de Cocotte.

Je n’ai pu trouver les livres que tu me demandes. Tu vois, ma fillette chérie, qu’il faut avoir de l’ordre quand on part et emporter soigneusement tout ce dont on a besoin. Un moment d’oubli peut entraîner un mois de gêne et d’attente et de temps perdu.

Il faut pourtant travailler, mon cher bijou, je te le recommande ainsi qu’à Toto. Je vous recommande aussi à tous les deux de vous bien porter et de vous bien amuser.

Embrasse pour moi, embrasse bien tendrement, et embrasse encore notre Didine, et dis-lui de m’écrire. Obéis bien en tout à ta bonne mère qui t’aime tant, et aime bien ton petit père.

V.[2]


À Madame la vicomtesse Victor Hugo[3].


Lundi 13 juin.

Comme je te l’ai promis, chère amie, je réponds en détail à ta lettre. Je vais chercher encore le président Hénault (Histoire de France, n’est-ce pas ?). Quant aux sommes à solder dont tu me parles, je crois qu’il vaudrait mieux que je les payasse ici. J’ai déjà envoyé à M. de Paisaye l’argent pour Mme Laneau. Si tu en es d’avis, je paierai le reste, sauf à le retenir sur ton mois de juillet. Cela vaudra mieux que de faire voyager de l’argent, chose toujours chanceuse. Ajoute à cela qu’il est fort probable que je serai en, voyage et loin de Paris quand Charles ira te rejoindre au mois d’août.

On vient de m’envoyer une note de 253 fr, de bois du chantier de la rue Amelot. Qu’est-ce que cela ? Dois-tu cet argent ? Veux-tu que je le paie aussi ?

Je te le répète, il vaut mieux que je paie ici, plutôt que de faire voyager de l’argent.

  1. Inédite.
  2. Collection Louis Barthou.
  3. Inédite.