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que cela est possible. Vous êtes substitués à mes droits, et c’est à vous que doit être payé ce qu’offre de payer M. Doloy. J’ignore de quelle façon les statuts de la société des gens de lettres à laquelle j’appartiens limitent et modifient mon droit dans le cas en question ; je crois devoir vous engager à prendre communication de ces statuts chez M. Pommier, agent de la société, 21, rue de Provence, et au besoin à vous renseigner près de lui.

Je pense que mon droit pour ce genre de reproduction doit être entier, c’est-à-dire, que vous devez avoir toute liberté d’agir comme vous l’entendrez. Il serait utile que vous prissiez la peine d’en causer avec M. Pommier, en lui montrant la lettre de M. Doloy, et sans lui montrer celle-ci.

En passant à la fin du mois à votre bureau, pour toucher le semestre d’intérêts, je vous donnerai de nouveaux renseignements, si vous en avez besoin.

Agréez, Monsieur, la nouvelle assurance de mes sentiments très affectueux et très distingués.

Victor Hugo.

Pour plus de sûreté, je vous engage à ne rien conclure avec M. Doloy avant de m’en avoir parlé. Ceci dans votre intérêt[1].


À François-Victor[2].


Août 1842.

Ta bonne petite lettre et ton bon petit bonhomme m’ont fait un vif plaisir, mon Toto. Je suis bien heureux ; voilà que tu te portes bien[3].

Pourtant mon ange, écoute ton petit papa. Il faut être plus que jamais prudent en toutes choses, marcher, manger et jouer modérément, écouter en tout ta bonne mère et croire en elle comme en Dieu.

Voici un petit dessin pour le tien ; je l’ai fait l’autre jour à l’Académie, tout en donnant de temps en temps la parole à M, Viennet, à M. Cousin, à M. de Barante et à M. de Salvandy qui ferraillaient à propos du Dictionnaire[4]. Toute la séance a produit ce paysage.

Je suis aussi impatient que toi de vous voir et de vous embrasser tous. En attendant jouis du beau soleil, du beau ciel, des beaux horizons et des beaux arbres. Porte-toi de mieux en mieux et aime-moi de plus en plus.

Ton petit père.

V.[5]
  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. François-Victor était convalescent d’une pneumonie.
  4. Victor Hugo était directeur de l’Académie depuis le 28 juin 1842.
  5. Bibliothèque Nationale.