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À Mademoiselle Louise Bertin[1].


8 novembre.
Mademoiselle,

Nous sommes dans une grande joie de vous revoir tous prochainement, mais c’est moi qui vous verrai le premier, car je dînerai dimanche avec vous, à votre arrivée, si vous voulez bien, et je vous donnerai en détail des nouvelles de ce pauvre Roi qui s’amuse, à ce qu’on dit, et qui m’ennuie bien, moi.

Mille hommages respectueux.

V.[2]


À Monsieur Edmond Leclerc[3],
Au bureau du Journal de Paris.
9 9bre.

J’ai à vous remercier, monsieur, de bien des choses, d’abord de vos bienveillants articles, puis de l’attention gracieuse que vous avez eue de me les envoyer. Tout ce que vous voulez bien dire de Marion de Lorme m’a vivement touché. C’est la récompense du poëte de trouver de temps à autre un esprit élevé et loyal comme le vôtre qui comprend l’œuvre et qui l’explique. Tout est là, monsieur. Vous me comprenez, j’en suis fier, vous m’expliquez, j’en suis reconnaissant. Je ne mérite pas tous vos éloges, mais je mérite toute votre sympathie. Je ne fais rien, dans mes ouvrages et dans mes actions, que de sincère et de consciencieux. C’est ce qui me vaut l’assentiment des hommes comme vous dans l’affaire avec la Comédie Française, par exemple[4]. Je le sens, de nobles âmes m’appuient, la vie a ses soucis, la pensée a ses luttes, mais qu’importe, de temps en temps je sens une main généreuse qui serre la mienne. Cela me suffit.

J’ai revu votre nom et retrouvé votre aide avec une vive joie. Je vous remercie.

Recevez, je vous prie, la nouvelle assurance de mes sentiments les plus affectueux.

Victor Hugo[5].
  1. Inédite.
  2. Lettre écrite au verso d’une lettre de Léopoldine à Mlle Bénin. — Archives de la famille de Victor Hugo.
  3. Inédite.
  4. Procès contre le Théâtre-Français à propos de l’interdiction prononcée contre Le Roi s’amuse.
  5. Bibliothèque de l’Institut. — Collection H. Delahorde.