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Je ne chercherai pas à vous dissimuler que cet envoi n’est qu’un prétexte pour avoir des nouvelles de mademoiselle votre fille que cette nuit j’ai laissée indisposée. Nous nous sommes sépares, elle, bien souffrante, et moi bien tourmenté. La gêne de ce bal, la nécessité de paraître indifférent quand j’étais désolé, ont été pour moi des supplices. Permettez-moi, madame, vous qui êtes si bonne, de m’épancher un peu avec vous et de m’informer ce matin de sa santé près de vous, de vous qui êtes sa mère et que j’aime comme la mienne, car je vous dois tout, puisque je vous dois son existence.

J’espère que cette indisposition ne sera rien, veuillez avoir quelque pitié de mon inquiétude, agréer tous mes hommages et mettre à ses pieds mon respect profond, mon profond chagrin et mon profond attachement.

Victor[1].


À Monsieur Foucher[2].


Ce mercredi 4 h. 1/2 du soir [mars 1822].

J’ai l’honneur d’envoyer à monsieur Foucher une lettre[3] longtemps méditée et sur laquelle j’appelle toute son attention. Elle ne partira qu’après ses amendements, s’il juge qu’elle doive en subir.

Je le prie de vouloir bien aussi la communiquer à ces dames en leur présentant mes respects et de me croire son plus dévoué serviteur.

V. M. H.

Si cela ne dérange personne, j’aurai l’honneur de la venir rechercher demain dans la matinée, pas cependant à une heure aussi incommode pour ces dames qu’hier matin[4].


1823


Au baron Trouvé[5].


Ce 19 février 1823.

Épuisé par les suites d’un long travail qui vient à peine de s’achever, je reçois l’obligeante lettre de Monsieur le baron Trouvé avec le vif regret

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Il doit s’agir de la lettre que Victor Hugo adressait son père pour lui demander son consentement au mariage avec Adèle Foucher.
  4. Bibliothèque Nationale.
  5. Inédite.