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Je ne puis écrire tout ce que je dirais, la police de France intercepte mes lettres. Soyez heureuse, Madame. Vous méritez le succès. Vous l’aurez. Je me mets à vos pieds.

Victor Hugo[1].


À Jules Lermina,
rédacteur en chef du Corsaire.


Hauteville-House, mardi 12 novembre 1867.
Mon vaillant confrère,

Vous voilà dehors, car, libre, vous l’avez toujours été. Plus on est à Mazas, plus on est dans la République. L’esprit s’affranchit d’autant plus qu’il a plus de verrous à sa porte. J’ignore si ma lettre vous parviendra, mais je tiens à vous envoyer, à vous et à vos généreux et éloquents compagnons de plume et de guerre, mon cordial serrement de main.

Applaudissement et bravo au jeune et brillant Corsaire.

Victor Hugo[2].


À Paul Meurice[3].


H.-H., 12 novembre.

Je vous écris in haste. Doux ami, soyez toujours mon oracle. Ma conscience parle comme vous.

D’après votre indication, je tire sur vous 12 000 francs (douze mille fr.). La traite vous sera présentée le 16.

En outre Mme d’A. vous présentera un bon de 500 fr. (Voudrez-vous lui envoyer cette lettre.)

Cela fera en tout 12 500 fr.

Je vous envoie un timbre-poste français. Je me débarrasse comme je peux de cette effigie. Daignez l’agréer.

Que faites-vous ? Quelle œuvre méditez-vous ? Quel succès couvez-vous ? C’est de vous que je m’occupe. Je doute de Ruy Blas, mais je suis sûr de vous. Quant à Ruy Blas, l’Odéon, je crois, se dérobe.

Je vous aime bien[4].

  1. Collection Louis Barthou.
  2. Le Siècle, 21 novembre 1867.
  3. Inédite.
  4. Bibliothèque Nationale.