Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par toutes les belles œuvres qui font aujourd’hui votre renommée. Je vous ai suivi du regard dans votre ascension de succès en succès. Aujourd’hui je suis heureux de retrouver toute jeune votre vieille amitié.

J’embrasse vos chers fils et je vous serre la main.

Victor Hugo[1].


À François Coppée.
3 juillet 1867.
Jeune et cher confrère,

Vous avez fait un beau livre, le Reliquaire. Vous avez bravement envoyé, à travers les brumes de la réaction politique et littéraire, cette volée de grands vers faits pour la lumière et pour l’azur, et aussi pour l’orage, car ils sont aigles. Vous êtes un des chefs de cette généreuse Légion de l’art que j’aime et que j’applaudis. Aujourd’hui, au nom de la poésie éternelle, vous protestez contre les calomnies caduques et les haines édentées, et c’est mon nom et mon œuvre que vous saluez magnifiquement. À votre douce acclamation filiale, je réponds par mon accolade fraternelle.

Victor Hugo[2].


À Charles et à François-Victor.
H.-H., jeudi 4 [juillet 1867].

Je suis content que le don de joyeux avènement d’Hernani vous ait fait plaisir, mes bien-aimés, et je suis heureux que Lux aille mieux.

Maintenant voici : Je voudrais partir le plus tôt possible ; je partirai dès que Julie aura fini la copie de mon livre commencé[3]. Ce livre, si je veux le finir cet hiver, doit être repris promptement, et abrégera mon absence. J’aurais grand besoin de voyager. Le voyage de fin d’année, c’est le sommeil à la fin de la journée. C’est un bain de repos après le travail. Mais où voyager ? Je ne vois plus que la Hollande.

Maintenant, question :

Cela vous plaît-il, à toi, mon Charles ? à toi, mon Victor ? — Si oui, écrivez-le moi tout de suite. Votre mère garderait le bébé avec Alice, à

  1. La Revue, juin 1912.
  2. Mondain-Monval.Victor Hugo et François Coppée. Revue Hebdomadaire, 4 juin 1910.
  3. L’Homme qui Rit.