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Au même[1].


H.-H., dim. 16 [juin 1867].

Je sais, cher Auguste, tout ce que vous faites pour Hernani ; vous prévoyez tout et vous pourvoyez à tout. Je ne vous remercie plus. La reconnaissance n’a pas d’épuisement, mais le remercîment en a. J’ai reçu le très beau volume du Panthéon. J’écrirai à M. Frond. Voulez-vous être assez bon pour mettre cette lettre sous enveloppe à l’adresse de madame Catulle Mendès. — Voilà la bataille qui approche. Vous savez que les correspondants belges ont dit que le gouvernement bonapartiste me gardait un chien de sa chienne. Ce chien-là, le sifflet, vous l’avez magistralement fouaillé. Il doit avoir peur de vous.

À bientôt. À toujours, ami.

V.[2]


À Madame Judith Walter[3].


Hauteville-House, 16 juin 1867.
Madame,

J’ai votre livre, et sur la première page, je vois mon nom écrit par vous, et devenu hiéroglyphe lumineux comme sous la main d’une déesse. Le livre de Jade est une œuvre exquise, et laissez-moi vous dire que je vois la France dans cette Chine, et votre albâtre dans cette porcelaine. Vous êtes fille de poète et femme de poëte, fille de roi et femme de roi, et reine vous-même. Plus que Reine, Muse.

Votre aurore sourit à mes ténèbres, merci, madame, et je baise vos pieds.

Victor Hugo[4].


À Albert Lacroix.


Hauteville-House, 18 juin.

Votre travail, mon honorable et cher éditeur, se faisant attendre, je vous envoie le résultat du travail fait ici. Il est très détaillé et coïncidera évidemment avec le vôtre. Vous restez me devoir 2 450 francs.

Je pense que votre petite gêne momentanée est passée. Pourtant, avant

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Judith Gautier venait, sous le pseudonyme de Judith Walter, de publier le Livre de Jade.
  4. Collection Louis Barthou.