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À Madame Victor Hugo[1].


H.-H., 28 mai.

Voici enfin, chère bien-aimée, l’argent que tu attends. J’ai pensé qu’autant valait envoyer tout de suite la pension de Charles et de Victor. C’est donc une traite de 700 fr. que je t’adresse (à ton ordre, à vue, sur Mallet frères). Ces 700 fr. se décomposent ainsi :

1° Adèle : Mois de juin et de juillet 300 fr.

2° Charles : Mois de juin 200

3° Victor : Mois de juin 200

700

Te voilà satisfaite. Et moi aussi.

Outre cette traite, je t’envoie sous ce pli un mot de M. Rascol que je prie Victor de montrer à M. Lacroix. J’ai écrit à trois reprises différentes à M. Lacroix pour M. Pigott. M. Lacroix n’a tenu aucun compte de la recommandation : Ni le Courrier de l’Europe ni le Daily News n’ont été servis. Je n’ai pourtant pas besoin que mon éditeur me fasse des ennemis. Je prie Victor de lui lire ces lignes. L’article excellent du Daily News a paru cependant. Il est de Kesler. Je te prie, chère amie, d’écrire à ce sujet à Kesler un de ces mots dont il est comblé et heureux pour longtemps.

Je travaille à force. Julie est en ce moment en pleine santé. J’eusse pourtant souhaité pour elle ce petit voyage de Paris. Son mari ne veut pas.

À bientôt, à bientôt, à bientôt, mes aimés.

V.[2]


À François-Victor.


Hauteville-House, 29 mai, matin.

Mon Victor, deux mots in haste. Lis ceci, et tu verras que cela presse. J’ai reçu une supplique déchirante[3]. Vois notre excellent ami M. Bérardi tout de suite. Remets-lui ce texte. S’il le publie immédiatement, l’Indépendance en aura

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Les Fenians, poursuivant leur lutte pour affranchir l’Irlande de la domination anglaise, tentèrent un mouvement insurrectionnel en Angleterre même. Ils échouèrent et plusieurs chefs furent condamnés à mort. Leurs femmes et leurs filles demandèrent à Victor Hugo d’intervenir, ce qu’il fit. Sa lettre fut publiée dans plusieurs journaux étrangers. La grâce des Fenians fut accordée.