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À Paul Meurice[1].


31 oct. H.-H.

La poste est en retard. Je vous écris à travers la tempête. Voulez-vous être assez bon pour transmettre ma réponse à M. Perrin ? Je pense que vous l’approuverez, ô doux maître et ami.

Ayez aussi la bonne grâce de remettre mon portrait à M. E. Lepelletier. Vous savez comme je fais cas de son talent. Il a parlé de Ruy Blas en termes qui me touchent.

Est-ce qu’on joue Marion Delorme au théâtre Beaumarchais ? (Voyez les annonces du Peuple souverain.) Il me semble que cela ne doit pas être possible.

Ah ! comme j’attends demain mon Bon Lahire !

V.[2]


À Auguste Vacquerie[3].


H.-H., 1er novembre.

Je continue de causer avec vous de votre livre. J’en suis de plus en plus ému. Vos deux drames suffiraient à vous conquérir le théâtre si vous ne l’aviez déjà. Hans m’a serré le cœur. Quelle haute mélancolie partout ! Les vers charmants, les vers spirituels, les vers exquis, aboutissent, par on ne sait quel itinéraire mystérieux, à la mâle et forte tristesse. Et pourtant, comme moi, cher Auguste, vous espérez, vous croyez, vous savez ! Comme moi, vous avez foi. Vous ne perdez jamais de vue la magnifique certitude humaine. Vous voyez distinctement l’avenir. Vous rayonnez de confiance dans le progrès. Ne pas douter de ce grand siècle où nous sommes, c’est là une des puissances de votre fier esprit. Vous confessez toutes les vérités et vous voulez toutes les justices. Votre robuste livre est fait pour servir de point d’appui aux âmes. Votre succès est de nécessité publique. Vous êtes une des grandes consciences viriles de notre temps. À bientôt. Je vous serre la main.

V. H.[4]
  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Bibliothèque Nationale.