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actuel étant tout à la prose. Envoyez-moi quelques détails. À quel moment votre livre paraît-il ? Est-il sous presse ? Quel en sera le format ? Mêlez-vous les vers à la prose ? Ces quelques informations me dirigeront, et je ferai en sorte que mon petit envoi vous arrive en temps utile. Vous pouvez y compter. Je vous prie d’avoir la bonté de me répondre le plus tôt possible dans l’intérêt de la publication.

Acceptez, je vous prie, et offrez à mes chers confrères et collègues mon plus cordial serrement de main.

Victor Hugo[1].


À Catulle Mendès[2].


Hauteville-House, 23 octobre 1872.

5 heures du soir.

C’était prévu, et c’est affreux. Ce grand poëte, ce grand artiste, cet admirable cœur, le voilà donc parti[3] !

Des hommes de 1830, il ne reste plus que moi. C’est maintenant mon tour.

Cher poëte, je vous serre dans mes bras. Mettez aux pieds de Madame Judith Mendès mes tendres et douloureux respects.

Victor Hugo.


À Auguste Vaquerie[4].


H.-H., 27 8bre.

J’ai lu ce livre beau, charmant, profond[5]. Je m’y suis plongé tout un jour, en regardant de temps en temps la mer et en comparant. J’ai lu ce que je connaissais, et j’ai relu ce que j’ignorais. Maintenant, je vais tout relire, mais lentement, et en y mettant autant de journées que j’y ai mis d’heures. Après avoir dévoré, on savoure. Mon nom est dans ce grand livre, couronné pour moi de ces deux beaux vers. Et j’ai en même temps à vous remercier de cette puissante page sur Ruy Blas[6], mais je ne vous remercie pas, je vous aime, cher Auguste, cher maître.

V. H.[7]
  1. Le Rappel, 26 octobre 1872.
  2. Inédite.
  3. Victor Hugo avait reçu de Catulle Mendès, gendre de Théophile Gautier, une dépêche lui annonçant la mort de son beau-père.
  4. Inédite.
  5. Mes premières années de Paris.
  6. Le Rappel, 25 octobre 1872, à propos de la reprise de Ruy Blas à l’Odéon.
  7. Bibliothèque Nationale.