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À Edgar Quinet[1].


Paris, 30 juin.
Mon grand ami,

Vos admirables paroles m’émeuvent profondément. Je suis fier de sentir mon âme en communion avec la vôtre. Votre pensée est un des sommets de l’esprit humain dans ce siècle. Avoir raison devant vous, c’est avoir raison devant la conscience éternelle. Je vous serre la main et je suis votre ami.

Victor Hugo[2].


À George Sand.


2 août, Paris.
Ma grande amie,

Vous avez écrit sur l’Année terrible une page superbe et charmante. Il y a entre nous une dissidence, mais ce n’est pas un désaccord, car nous voulons au fond la même chose. Nous voulons tous les pas en avant, et aucun pas en arrière. Je puis donc baiser la main que vous me tendez.

Vous êtes venue à Paris, et je ne l’ai pas su ! Quel regret ! J’eusse été si heureux d’aller me mettre à vos pieds, et de vous dire combien je vous admire et je vous respecte, combien je vous aime.

À mon tour je pars. Vous serez à Nohant, je serai à Guernesey, mais j’aurai l’œil fixé sur votre lumière.

Victor Hugo[3].


À Madame Judith Mendès[4].


Hauteville-House, 12 août.

Me voici, Madame, à Guernesey au prix de deux tempêtes qui me faisaient l’honneur de m’attendre, l’une à Granville et l’autre à Jersey. Notre petit Family-Hotel d’en face subsiste encore et vous attend. Ma chambre

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale. Nouvelles acquisitions françaises.
  3. Gustave Simon. — Victor Hugo et George Sand, Revue de France, décembre 1922.
  4. Inédite.