Cher Auguste, je suis sous une grêle d’avis contraires. La lettre de Charles vous donnera une idée des divergences. M. de Girardin m’écrit pour Faivre[2] de la façon la plus pressante. Que faire ? J’abdique. Et voici comment. Je pense que vous m’approuverez.
Ne pouvant avoir personnellement d’avis, je m’en réfère à vous. Mais ne voulant vous donner aucune responsabilité, je prie un comité ainsi composé :
de faire en mon lieu et place, et en mon nom, la distribution. À vous cinq
vous pourrez tout débattre et tout résoudre pour le mieux en une heure. Et
personne ne sera responsable.
Si vous et Meurice approuvez mon idée, écrivez-le moi, et mettez-la immédiatement à exécution. Il me semble que le temps presse.
J’ai reçu d’Édouard Thierry une deuxième lettre excellente à laquelle je répondrai. Dites-le lui.
Comment vous remercier, admirable ami ?
Je vous écris pour vous écrire, car je suis encore à tâtons. J’attends mardi une lettre de vous ou d’Auguste qui me fixera. Je vous ai remis la toute-puissance. Il vous l’a dit, et vous m’approuvez, n’est-ce pas ? J’ai reçu de M. de Chilly une lettre excellente. Soyez assez bon pour lui dire que la première lettre que j’écrirai sera pour lui. Il est minuit, et je commence à être fatigué, étant debout depuis 5 h. du matin. Je reçois cinquante lettres par jour. Beauvallet m’écrit. Mais est-ce qu’il n’est pas de l’Odéon ? Il me demande de jouer don Ruy Gomez. Ce serait bien, n’est-ce pas ? Je donnerai évidemment une pièce à l’Odéon. Mais d’abord la Vie nouvelle. Je lui veux un long, long, éternel et immortel succès. Ensuite nous verrons. Je serai