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Au même[1].


Vianden, 5 août.

Je commence par vous remercier. Je vous rends grâces de parer encore cette tuile de 1 711 fr. Je crains que dans tout cela il n’y ait beaucoup de billets de complaisance. Si vous saviez qu’à Bruxelles, et à une seule personne, M. Conaës (lisez Connas) j’ai dû payer pour 16 000 fr. de ces billets. — Enfin j’obvierai à tout. Je paierai tout, et, ô ma providence, je vous dis merci !

Passons à notre spirituel et cher Blum[2]. Vous savez comme je l’aime. Mais que faire ? Le Journal des Débats m’a récompensé de toutes mes cordialités de vieil ami par la plus complète hostilité. La dignité m’oblige, en attendant réparation, à répondre à l’hostilité au moins par la froideur. Puis-je demander quelque chose à ces amis ennemis ? évidemment vous répondrez non. Quant à m’adresser directement au préfet de la Seine, c’est moins possible encore. Vous-même m’avez conseillé dans ce que je voulais faire pour Rochefort, de garder vis-à-vis le gouvernement un escarpement absolu. Dites tout cela à notre ami Ernest Blum ; il sera le premier à comprendre les nécessités de ma situation. N’est-ce pas votre avis ? Mais ce que je ne puis faire, Louis Blanc le pourrait, et il me semble que par Charles Blanc on réussirait certainement.

Pesez tout cela, ô mon admirable ami. Je me mets aux pieds de madame Meurice. Ces dames l’embrassent tendrement et la remercient.

Votre
V.

Vous avez dû recevoir mes fascicules belges[3].


À François-Victor[4].


Vianden, 8 août.

Mon bien-aimé enfant, tu n’as donc pas reçu, 1° une lettre de Meurice à moi adressée, et à laquelle j’avais mis quelques lignes d’en-tête pour toi. —

  1. Inédite.
  2. Ernest Blum désirait entrer au Journal des Débats et avait prié Paul Meurice de demander à Victor Hugo un mot de recommandation pour le directeur de ce journal.
  3. Bibliothèque Nationale.
  4. Inédite.