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Que je vous aime dans votre fière lutte ! Que vous êtes grande ! que vous êtes belle !

Vous mettez votre suprême esprit au service de la justice, vous combattez, ô guerrière divine, toutes les vieilles démences, toutes les vieilles cruautés ! Triomphez ! moi j’applaudis. Je m’approche de votre âme comme d’une clarté.

Ma grande amie, mon illustre et chère George Sand, je vous vénère et je vous admire.

Victor Hugo[1].


À Paul Meurice[2].


H.-H., 4 mars.

Cher Meurice, lisez cette lettre de Mme Quinet[3]. Quelques lignes de vous en tête d’une citation la rendraient heureuse et fière, vous lui ferez, n’est-ce pas, cet honneur et ce bonheur ?

Mon voisin, M. Kesler, me demande si je pourrais faire jeter à la poste à Paris la lettre ci-incluse. Je me fie à votre providence pour lui rendre ce petit service. — Les grands services, c’est à moi que vous les rendez.

Je vous embrasse.

V. H.[4]


À Auguste Vacquerie[5].


H.-H., 10 mars.

Mine et contremine, ces deux pages sont une œuvre. Toute la question y est fouillée, creusée, approfondie, en quelques lignes. C’est l’envers et l’endroit de la situation brusquement éclairés d’un puissant jet de lumière. Cher Auguste, je suis heureux de vous lire. Mais je veux mon nouveau Faust ! — Quel bonheur pour moi si ma sciatique me traînait à Wildbad et vous y attirait ! que de choses nous avons à nous dire ! — Votre opinion sur Lucrèce Borgia me touche au plus intime de ma conscience littéraire. Vous posez sur cette œuvre la décision magistrale de votre grand esprit. Vous manquez à ma solitude. Vous me conseilleriez sur une foule de points. Je suis peu d’avis de laisser jouer une pièce de moi, Torquemada ou autre, avant

  1. Gustave Simon. — Victor Hugo et George Sand. Revue de France, 1er décembre 1922.
  2. Inédite.
  3. Mme Edgar Quinet demandait à Victor Hugo d’intervenir près de la rédaction du Rappel pour qu’un extrait de son second volume des Mémoires d’exil fût précédé d’un en-tête de la rédaction.
  4. Bibliothèque Nationale.
  5. Inédite.