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Au même.


Mardi 11 [octobre 1869].

En même temps que votre lettre, je recevais et je lisais votre éclatant et lumineux article combinant si magistralement la fermeté avec la prudence. Maintenir le nécessaire et déconseiller l’inutile, telle est en effet la haute et vraie politique. L’abolition du serment a une bien autre portée que la manifestation, telle qu’on pourrait la faire aujourd’hui. Elle est manquée d’avance, la gauche et la presse refusant d’entrer en ligne. C’est donc sur le serment qu’il faut insister.

Vous êtes charmants et bons tous les deux. Si Auguste veut un jour de plus, je ne vous attendrai que le 15. Que de conseils j’ai à vous demander ! Merci de m’avoir inscrit pour 50 fr. dans le secours aux victimes d’Aubin. Victor désigne pour l’Almanach la Vendetta. C’est, je crois, un excellent choix. Croyez-vous utile que je revoie l’épreuve des Trois Chevaux ?

Donc le 15 je vous aurai. J’en suis d’avance épanoui.

V.

Rien de M. Lacroix[1].


À Louis Jourdan[2].


Bruxelles, 12 octobre 1869.
Mon cher et ancien ami,

On m’apporte le Siècle. Je lis votre article qui me touche, m’honore et m’étonne.

Je vous remercie de me donner le moyen de faire cesser une équivoque.

Premièrement, je suis un simple lecteur du Rappel. Je croyais l’avoir assez nettement dit pour n’être pas contraint de le redire.

Deuxièmement, je n’ai conseillé et je ne conseille aucune manifestation populaire pour le 26 octobre.

J’ai pleinement approuvé le Rappel demandant aux représentants de la gauche un acte, auquel Paris eût pu s’associer. Une démonstration expressément pacifique et sans armes, comme les démonstrations du peuple de Londres en pareil cas ; c’est là ce que demandait le Rappel.

  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Inédite. — Louis Jourdan avait dans le Siècle fait un appel à Victor Hugo; il lui demandait d’engager les rédacteurs du Rappel à ne pas conseiller, pour le 26 octobre, une manifestation qui aurait pour but de protester contre la remise au 29 novembre de la réunion des Chambres.