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À Paul Meurice[1].


4 août. H.-H.

La tempête s’en mêle. Impossible de partir. Le préau, comme l’appelle Auguste, est fermé. Dès que ce gros temps inattendu sera passé, je mets le cap sur Bruxelles. Du reste, vous devez être un peu plus content. Charles a fait une rentrée charmante. Cher Meurice, à bientôt.

Je suis profondément à vous.

V.

L’ouragan redouble[2].


À Madame Judith Gautier[3].


H.-H., 4 août
Madame,

J’ai lu votre Dragon Impérial. Quel art puissant et gracieux que le vôtre ! Cette poésie de l’extrême orient, vous en avez l’âme en vous, et vous en mettez le souffle dans vos livres. Aller en Chine, c’est presque aller dans la lune. Vous nous faites faire ce voyage sidéral. On vous suit avec extase et vous fuyez dans le bleu profond du rêve, ailée et étoilée.

Agréez mon admiration.

Victor Hugo[4].

Je pars dans une heure pour Bruxelles.


À l’Éclaireur de Saint-Étienne.
Bruxelles, 12 août 1869.

Mon vaillant confrère et concitoyen, j’arrive d’une courte absence et je trouve votre lettre du 9 août. J’ai à peine le temps d’y répondre d’ici au 14 août, la limite extrême que vous m’indiquez. Je vous écris ces quelques lignes à la hâte, j’espère qu’elles vous parviendront à temps.

Je suis mal à l’aise pour écrire des choses proportionnées aux lois. Accoutumé à me servir de la liberté en grand, je ne sais pas m’en servir en petit. À l’oppression de la presse qui était le régime de l’avertissement a succédé la persécution de la presse qui est le régime actuel. L’amende, plus la prison, telle est la liberté octroyée. Cette liberté vient de vous frapper ;

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Collection Louis Barthou.