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cher,, Alice et moi ; Alice à époque fixe[1], moi à époque indéterminée. Faut-il assujettir un de ces accouchements à l’autre ? Je puis avoir fini mon livre d’ici à trois mois au plus tard, si je reste ici à travailler dans l’entrain de l’œuvre en marche ; si je l’interromps, et si je vais à Bruxelles en ce moment, je ne sais plus quand je finirai. Pesez cela[2].


À Auguste Vacquerie[3].


H.-H., 1er août.

Cher Auguste, donc l’empire vous met la main au collet. C’est égal. C’est lui qui est votre prisonnier.

Quelle éclatante polémique vous faites ! Je vais à Bruxelles, j’espère bien vous y voir. Que de choses à nous dire !

Je suis attendri quand je pense à tout ce que vous dépensez, dans ce combat, d’esprit, de puissance et de maestria ! Et Meurice ! vous êtes tous les deux des héros.

Je vous embrasse.

V.[4]


À Paul Meurice.


H.-H., 1er août.

Mon doux et admirable ami, je reçois votre lettre. Il faut, je le vois, que j’aille immédiatement à Bruxelles. Quand vous recevrez cette lettre, je serai en route. Vous pouvez annoncer dans le Rappel que je suis à Bruxelles.

Vous avez fait une superbe campagne. Vous avez dit, avant Gambetta, et en deux mots, ce qu’il a indiqué, plutôt que dit, en trois colonnes. Vous avez dit : Il faut de la gauche dégager la Montagne. C’est ce qu’il faut en effet.

Et, comme programme immédiat, je conseillerais ceci :

Demander la dissolution de la Chambre et l’Abolition du serment. Au point de vue de la liberté de la presse, faire de la candidature de Rochefort un principe.

C’est hardi et difficile, et il faudrait bien de la prudence, mais vous pouvez tout.

  1. Mme Charles Hugo mit au monde Jeanne Hugo le 29 septembre 1869.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Bibliothèque Nationale.