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À Paul Meurice[1].


H.-H., 6 mai.

Cher Meurice, y a-t-il encore une place (si modeste qu’elle soit, celle des Ciseaux) au Rappel pour un excellent, brave et spirituel homme, qui est artiste et écrivain, qui a été imprimeur à Bruxelles et journaliste à Paris, et que j’aime et estime de tout mon cœur. Il s’appelle Luthereau, et vous remettra ce billet que votre dépaysée contresigne. La voilà toute au Rappel. Nous le lisons avec bonheur. Vous donnez dans la politique la note juste, la note suprême de la vérité et de la raison. Vous êtes un doux maître et un doux guide.

Et je vous recommande mon excellent Luthereau !

À vous, ex intimo.
V. H.[2]


Au même[3].


H.-H., 10 mai.

Je continue la conversation d’hier. Vous avez le sens politique aussi ferme et aussi pénétrant que le sens littéraire. Quelle page forte et charmante, l’agitation de Paris ! Auguste accepte avec incision et dignité la politesse de M. de la Ponterie. M. Laurent-Pichat m’a fort insulté, à ce qu’il paraît. Encore un que je dédaigne ! Avez-vous vu le vrai coup de massue qu’assène à cette occasion Adrien Marchat à Laurent-Pichat, le bourgeois millionnaire, etc. ? Je crois qu’il serait bon qu’en termes généraux et sans allusion à ce détail, le Rappel donnât un bon point à M. A. Marchât, qui a du cœur et du talent. Il est rédacteur en chef du Courrier de la Sarthe. Il vous glorifie tous les jours avec enthousiasme. (Il a cité en entier ma lettre, comme beaucoup d’autres journaux de province qu’on m’a envoyés, — que vous recevez sans doute.) Votre dépaysée vous écrit. Elle est fière, heureuse, ravie. Mais aussi quel admirable et charmant homme vous êtes ! Remerciez pour moi l’ami qui a fait les vaillantes strophes signées Barra. C’est spirituel et vivant, comme tout le journal. Il est impossible que vous n’ayez pas un immense succès !

Ex corde profundo.
V.
  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.