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traversera pour aller au public. Lisez-la. J’espère que vous l’approuverez. Je la crois fière, nette et simple. Pas de polémique. C’est là mon but. Si vous trouvez la lettre bien, vous la communiqueriez à M. Lacroix, datée, en faisant sur lui un dernier effort, qui sera évidemment inutile, puis vous l’enverriez aux journaux (à tous les journaux amis en même temps), au moment que vous jugeriez convenable et où ma protestation vous semblerait venir à point. — M. Lacroix doit en effet me payer 100 000 fr. la veille de la mise en vente. Veuillez lui dire de ma part que la traite tirée par moi à vue sur lui lui sera présentée par MM. Heath and Co — de Londres. Mais quel jour aura lieu cette mise en vente ? Voulez-vous le lui demander afin de me fixer sur la présentation de la traite. Au point où en sont les choses, M. Lacroix s’obstinant, à ses risques et périls, vous pouvez, je crois, lui remettre la préface. Il y verra quel avenir il compromet. Car il eût pu être l’éditeur de tous ces livres. Je suis pourtant forcé de lui en donner encore un. Mon traité me lie pour deux ouvrages, dont l’Homme qui Rit.

Que madame Ernest est charmante de continuer de nous aider ! Voudra-t-elle être assez bonne pour accepter personnellement un exemplaire de l’Homme qui Rit que je compte lui offrir ?

Il m’importe de connaître bien précisément le jour de la mise en vente, au moins une huitaine de jours d’avance.

J’ai toujours hautement blâmé la mauvaise habitude de M. Lacroix de grossir les prix qu’il me paie. Je suis forcé cette fois à une rectification publique. Ma lettre commence nécessairement par là. M. Lacroix du reste continue à ne pas m’écrire. Rien ne me vient de lui.

Soyez assez bon pour lui demander si je dois tirer sur lui à Paris (Librairie internationale) ou à Bruxelles (Imprimerie, 42 boulevard Waterloo).

À vous. Ex intimo[1].


À Albert Lacroix.


Hauteville-House, 4 avril 1869.
Monsieur,

Moyennant la somme de quarante mille francs par volume, et non de cinquante mille, comme on l’a imprimé par erreur, vous avez acquis de moi le droit de publication et de traduction, pendant douze années, de l’Homme qui Rit, et d’un autre ouvrage que j’aurai à vous livrer plus tard.

Aujourd’hui vous faites paraître l’Homme qui Rit dans des conditions de

  1. Bibliothèque Nationale.