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Soyez assez bon pour dire à M. Lacroix qu’il s’expose de ma part à un procès peut-être, et à coup sûr à une protestation. Il a trouvé là un admirable moyen de me mettre à dos le public et la presse, et de centupler le nombre de mes ennemis.

Je me réfugie sous votre providence, et je vous remercie, et je vous embrasse.

V.

Dites, je vous prie, à M. Lacroix, que son devoir est de vendre l’Homme qui Rit tout simplement comme Les Misérables, etc. et 6 francs le volume Les Misérables (non 7 fr. 50). Du reste, que le Rappel publie en feuilleton l’Homme qui Rit après la publication, comme le Soleil a publié Les Travailleurs de la Mer, rien de plus juste et de plus simple[1].


À Albert Kœmpfen.


H.-H., 28 mars.

Mon cordial et charmant confrère, je vous obéis. Voici une lettre pour M. Paul Dumarest et un envoi pour la Discussion[2]. C’est inédit en France. Lisez ma lettre et joignez-vous à moi pour recommander la prudence dans les citations. L’Avenir du Puy s’est très bien trouvé, dans l’envoi que je lui ai fait, et des citations, et de la prudence.

Remerciez en mon nom, je vous prie, les excellents et gracieux acteurs qui ont joué Ruy Blas[3], ayant pour souffleur le spirituel et vaillant écrivain que j’aime et que j’applaudis sous ses deux espèces, Feyrnet et Kœmpfen. Faites-moi un très grand plaisir. Rendez compte de l’Homme qui Rit dans le Temps. Je suis convaincu que M. Nefftzer, mon ancien ami, sachant que je le désire, n’y fera aucun obstacle, et moi je serai très fier de vous inspirer une éloquente page de plus.

Je suis à vous, mon cher confrère, du fond du cœur.

Victor H.

Amitiés à notre excellent confrère et ami M. Lecanu, quand vous le verrez.

Que vous êtes cordial et charmant pour moi à propos de Bancel !

  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Kœmpfen avait demandé à Victor Hugo de donner quelque marque de sympathie à divers journaux de province, entre autres à la Discussion.
  3. Dans sa chronique du 12 mars (le Temps), Kœmpfen raconte que Ruy Blas, interdit en 1867, vient d’être joué dans un salon par des gens du monde ; lui, Kœmpfen, était le souffleur. Le 24 mars, il rend compte dans le Temps d’une conférence de Bancel ; il envoie les deux articles à Victor Hugo.